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Au nombre limité des églises à trompes d'angle de Grèce s'ajoutent deux petits monuments inédits, présentant beaucoup d'intérêt, du point de vue de l'étude des types et des formes de l'architecture byzantine. Le premier monument appartient au monastère de St - Luc de Phocide. Il s'agit d'une petite église à deux étages, partiellement détruite, incorporée au clocher moderne du couvent. Elle est de plan carré, couverte, au rez-de-chaussée, d'une voûte d'arête avec nervures et, au premier étage, d'une coupole appuyée sur quatre arcs et quatre trompes d'angle coniques. Les arcs s'allongent à l'épaisseur des murs et apparaissent comme des voûtes en berceau. La coupole est détruite aujourd'hui, mais la disposition des voûtes de l'intérieur est la typique de toutes les églises octogonales de la Grèce propre. Les murs de l'église sont décorés de fresques, probablement contemporaines de l'édifice. Les méthodes de construction des arcs, des voûtes et des murs, ainsi que d'autres éléments et formes, nous permettent de dater le monument au onzième siècle, c'est à dire avec les édifices de la première époque du couvent. Les dessins de la reconstitution de l'église sont basés sur les éléments architecturaux conservés et quelques autres documents empruntés à une esquisse ancienne du moine-voyageur russe B. Barskij ( 1745 ). Nous donnons aussi le dessin de la reconstitution du monument, à l'époque de la domination turque, pendant laquelle il était transformé en une des tours de défense du monastère. Parmi les éléments utiles, conservés, sont quelques fragments de dalles sculptées, en marbre, appartenant probablement aux grandes fenêtres de l'église. Parallèlement ont été étudiées toutes les sculptures qui ont été fixées aux murs du clocher à l'époque moderne. La forme et les dimensions données de l'abside Est, ont résulté de ses fondations trouvées au cours d'une petite fouille et des éléments donnés par l'esquisse de Barskij. Au rez-de-chaussée se termine un aqueduc souterrain, contemporain du monument et bien conservé. Il est difficile de montrer, si l'eau de l'aqueduc au rez-de-chaussée avait une relation avec le culte de l'église superposée. En tous cas, l'hypothèse que le rez-de-chaussée était une crypte funéraire, et que le monument servait comme mausolée, doit être exclue. Le second exemple de notre étude est l'église de Saint - Jean, située dans les environs de Keros, près du village médiéval de Pyrghi, à l'île de Chios. L'aspect du monument est pauvre et simple et son caractère populaire et rural. La disposition de ses voûtes à l'intérieur est caractéristique des églises octogonales des îles. Quatre arcs et quatre trompes d'angle reposent sur des consoles encastrées dans les murs, et forment l'octogone d'appui de la coupole. Le sanctuaire de l'église est couvert d'une voûte en berceau. La coupole est basse et n'a pas de fenêtres. Il est trop difficile de dater le monument. Il fut probablement construit au 15e siècle. Examinant les deux monuments nous y trouvons appliqués tous les éléments caractéristiques des édifices de type octogonal de la Grèce propre pour le premier, et des îles pour l'autre. L'influence des deux modèles originaux, c'est à dire des églises centrales des couvents de St-Luc et de Néa Moni de Chios, est évidente. Les petites dimensions des monuments étaient la cause de quelques particularités dans l'application du type. Ainsi, la petite église de St -Luc n'a pas les annexes ajoutées pour cacher les contreforts, mais ses murs latéraux deviennent trop épais pour prendre les poussées de la coupole. Le narthex et l'espace séparé du sanctuaire, sont aussi supprimés. A l'église de Chios nous n'avons pas la séparation du sanctuaire en trois parties, le narthex est aussi supprimé, et les pilastres latéraux sont remplacés par des consoles.
(FR)
