La question de l'identité générique de la satire, se spécifie dans le cadre de cet travail de la façon suivante: La satire est un genre historique ou une catégorie générale, un type de discours, p.ex., ou un mode, qu'on trouve un peu partout? Ou bien: il-s'agît (à l'aide d'un combinatoire historique et théorique) d'un genre, soumis à des transformations fonctionnelles selon la dominante d'un certain système esthétique, générique et littéraire, et de son contexte historique et culturel? Les conceptions et les définitions de la satire dans l'histoire (de l'antiquité jusqu'au Néoclassicisme de Boileau, de Rapin, de Dryden, de Batteux, au système de Schiller et au 20e siècle), mettent en oeuvre deux composantes: a) la variation (satura) textuelle (thématique et formelle) et générique; b) la fonction critique. En s'appuyant sur quelques' notions de première importance pour les théories génériques (: l'aspect textuel ou communicationel du littéraire; genres théoriques et genres historiques; l'usage combinatoire de critères analytiques et historiques; les genres en tant que processus d'énonciation), nous examinons la question de la satire du point de vue d'un paramètre précis de classification générique, celui des conventions, divisées en deux groupes: négociables (liées aux systèmes génériques modifiés) et nonnégociables (liées aux systèmes génériques d'ordre paradigmatique). Les conventions négociables qui nous intéressent particulièrement ici, forment à chaque instant, le cadre du genre (historique) approprié pour que la fonction critique de la satire soit exprimée, tout en indiquant les critères nécessaires (niveau textuel- niveau communicationel) pour l'analyse de telles «métamorphoses» génériques. La transposition/méiastase de la fonction critique de la satire dans tel ou tel genre, porte des résultats plus ou moins hybrides; la satire ne dispose un profil générique «pure»: elle est partout, en modifiant les données des genres historiques et créant des formes génériques ouvertes.
(FR)
